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Corentin Ermenault, sportif du mois d'octobre 2016

Dans la famille Ermenault, les titres en poursuite par équipes semblent être inscrits dans les gènes. Le papa Philippe en a collectionné quelques-uns dans les années 90, dont le plus beau, celui de champion olympique en 1996 à Atlanta. Le fiston Corentin poursuit cette tradition familiale. Déjà champion de France et champion d'Europe espoirs cette année, il a obtenu le titre de champion d'Europe de poursuite par équipes. Sous les yeux justement de son père, qui a suivi la finale dans les tribunes un peu clairsemées du vélodrome national aux côtés de la maman, Sabrina, « avec peu de stress », avouait-il après-coup.

Opposés aux Italiens, les Français ont pourtant bien maîtrisé leur affaire. « Face à eux, il faudra sûrement partir vite », avait prophétisé le jeune Amiénois (20 ans) après la demi-finale difficilement gagnée devant la Russie, qui a seulement cédé à trois tours de la fin. Cette fois, ils ont fait la course en tête quasiment de bout en bout, pour finir avec plus d'une seconde d'avance (3'57''594 contre 3'58''871). « On a un peu ralenti sur la fin, mais sans paniquer, car on les voyait un peu devant nous », racontait Ermenault, qui a effectué plusieurs longs relais appuyés.

Une fois la victoire acquise, le bientôt ex-Nogentais a pleinement savouré le moment, puis la cérémonie protocolaire avec la remise d'un maillot aux couleurs européennes. « C'est mon premier titre en Elites, obtenu avec une bande de copains. » Des jeunes comme lui, en l'occurrence Thomas Denis (19 ans), Florian Maitre (20 ans), passé une saison au VCA Saint-Quentin, et Benjamin Thomas (21 ans), avec lesquels il avait déjà obtenu son sacre européen cet été en espoirs, déjà face à l'Italie. Hier, ils ont reçu le renfort de l'expérimenté Sylvain Chavanel (37 ans), « notre papa », s'amusait à dire Ermenault. Le coureur professionnel n'a participé qu'à la demi-finale. « Techniquement, je suis moins au point qu'eux. Mais je suis content d'avoir partagé cette expérience-là avec ces jeunes qui ont une grosse marge de progression », disait-il.

Du reste, la Direction technique nationale compte énormément sur Ermenault et ses coéquipiers pour les années à venir, avec les Jeux de Tokyo en 2020 dans le viseur. « Le but ultime est d'être un jour champion olympique », ne cache pas l'ambitieux coureur picard. Après tout, il y a une tradition familiale à prolonger.

Deux jours après avoir remporté la poursuite par équipes, Corentin Ermenault a remporté un deuxième titre de champion d'Europe, cette fois en poursuite individuelle, au vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, un peu contre toute attente. Car le jeune Picard a réalisé un authentique exploit en battant en finale l'Italien Filippo Ganna, champion du monde en titre (4'18''778 contre 4'19''084). Loin d'être favori après les qualifications où il avait réalisé le deuxième temps mais à près de deux secondes de Ganna, Ermenault a tenté le tout pour le tout en finale en prenant un départ canon. Une tactique gagnante puisqu'il a réussi à garder une petite avance pour enlever une deuxième médaille d'or. Ses championnats d'Europe, qui sont terminés car il ne participera pas à une épreuve aujourd'hui comme initialement prévu, sont pleinement réussis. Et à 20 ans, l'avenir lui appartient !

Source : site internet du Courrier Picard

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