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Interview de Claude Fauquet

Les vacances vont se terminer et notre région n'a pas été épargnée par le mauvais temps. Au plan sportif, l'été a été riche en événements depuis la coupe du Monde de football, le Tour de France, les championnats d'Europe d'athlétisme et de natation sans oublier les Mondiaux de judo et d'aviron.

On suppose Claude Fauquet que vous avez suivi l'actualité sportive et plus particulièrement le comportement de nos Picards. Commençons par les championnats d'Europe de natation. Les avez-vous suivis de près et quel constat vous dressez pour ce qui concerne Jérémy Stravius. Certains médias ont osé écrire que Jérémy n'avait pas été tout à fait à la hauteur. Quel est votre avis ? Mélanie Henique a-t-elle déçu ? Etes-vous inquiet sur l'avenir de la natation féminine française ?

Concernant la natation j'ai pris l'habitude de prendre beaucoup de recul sur les différents commentaires qui concernent ce sport qui me tient particulièrement à cœur. La critique est facile mais l'art est difficile et je sais de quoi je parle. Pour Jeremy je partage son sentiment de satisfaction d'avoir su faire face avec son entraineur à une crise qui aurait pu l'amener à prendre des décisions irréversibles sur la suite de sa carrière. N'oublions pas ce qui a amené Camille Muffat à s'arrêter. Il faut donc remercier tous ceux et celles qui ont entouré Jeremy pour lui éviter de prendre une décision qu'il aurait regretté dans quelques années en ayant le sentiment de n'avoir pas été au bout de son potentiel. Et puis champion d'Europe du 4x100 et trois médailles d'argent, combien d'athlètes de haut niveau rêvent de ce type de résultats. Restons donc mesurés dans nos analyses et nos jugements. Pour conclure Jeremy reste un nageur de haut niveau, il s'engage dans la quête d'un titre olympique aidons le à réaliser ce rêve qui marque une vie. Je ne pense pas que Mélanie ait déçu mais peut être est elle déçue d'elle, ce qui serait compréhensible quand on sait sa volonté d'être sur les podiums. Il faut espérer qu'elle soit tranquille avec ses épaules et qu'elle puisse travailler sereinement pour préparer les échéances à venir. Suis je inquiet pour la natation française ? Je ne réponds pas à cette question laissons aux responsables le soin de faire leur bilan et d'en tirer les conclusions qu'ils estiment utile pour notre sport. Je m'exprimerai sans doute un jour mais le moment n'est pas venu.

Pour rester sur Amiens, pensez-vous qu'il est indispensable que la capitale picarde ait sa 4e piscine ?

J'avance l'idée que cette piscine s'inscrive dans un projet plus global d'aménagement d'un site de haut niveau au sein de la métropole. Nous sommes prêts si on nous sollicite à donner notre avis sur ce sujet.

Maintenant, l'athlétisme. Votre avis sur Stella Akakpo qui a obtenu la médaille de bronze avec l'équipe de France au 4x100m ?

Stella lors de notre dernière rencontre à l'Insep s'interrogeait sur son avenir en club. Je ne sais pas si elle a trouvé une réponse mais ce que j'ai envie de lui dire c'est qu'elle doit investir dans l'entraînement, dans l'expérience pour ensuite toucher les bénéfices de cet investissement. Il lui reste deux ans pour préparer les JO de RIO elle doit y consacrer toute son énergie et continuer individuellement et avec le relais à nous procurer de formidables émotions.

Cet été, au niveau du football, l'affaire du club de Luzenac a défrayé la chronique. Le comité national olympique et sportif a même été régulièrement consulté. Dans un monde sportif qui devient de plus en plus procédurier, pensez-vous, plus que jamais, que le CNOSF peut jouer un rôle important. Le CNOSF mais aussi le CROS Picardie et les comités départementaux. Pensez-vous que le mouvement olympique ne doit pas avoir qu'un avis consultatif mais qu'il doit être amené à prendre des décisions. Ne considérez-vous pas que certaines fédérations, certaines ligues ont tendance à se croire au-dessus des lois ?

Aujourd'hui le CNOSF porte une instance de conciliation qui émet des recommandations mais n'a pas la possibilité juridique de les imposer aux acteurs du sport. Faut il changer cela je n'ai pas d'idée définitive sur le sujet. Je regrette en tout cas que la situation de Luzenac n'est pas été réglée bien en amont ce qui aurait été la moindre des choses pour le respect que l'on doit aux acteurs qui sportivement ont gagné le droit d'être en ligue 2.

A deux ans des Jeux de Rio, quels sont à votre avis, les athlètes picards qui peuvent prétendre être sélectionnés ?

Je crois qu'il faut se rapprocher de la liste que le Conseil régional à élaboré en concertation avec le CROS et la DRJSCS pour avoir une idée des athlètes potentiellement sélectionnables et qui seront accompagnés tout au long de leur préparation.Mais je laisse au Conseil régional le soin de communiquer sur ce sujet quand ses instances dirigeantes auront validé le projet.

Un mot sur Corentin Ermenault qui s'est beaucoup signalé sur les routes et les vélodromes et qui peut lui aussi postuler à une sélection olympique ?

Bravo et félicitations. Bon sang ne saurait mentir pour reprendre une formule qui sied bien à Corentin et son papa Philippe. Je ne fais pas de souci sur la capacité de Philippe de prodiguer les bons conseils à son fils pour la suite de sa carrière. Je suis aussi heureux pour le comité régional de cyclisme et son président Hubert Louvet qui voit là la récompense de leur investissement. Je souhaite à Corentin cette sélection olympique avec le même résultat voire mieux que celui de Bryan Coquard à Londres.

En septembre, le CROS de Picardie va organiser à Compiègne ses premières rencontres régionales sport santé en entreprise. Que faut-il en attendre ?

En effet moment important que cette première rencontre du sport picard de ma présidence. Cette thématique est la déclinaison régionale de Sentez-vous Sport que met en place le CNOSF avec le MEDEF. Nous espérons démontrer avec cette initiative et en remerciant Jacques Vincent le Président régional du MEDEF et tous nos partenaires dont le Conseil régional et la DRJSCS que la santé est un investissement essentiel pour l'entreprise et que le sport est un moyen privilégié de l'améliorer. Cette rencontre est pour nous le début d'une relation contractuelle plus conséquente avec le monde de l'entreprise à laquelle nous associerons aussi la CGPME.

Propos recueillis par Lionel Herbet



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