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Martial Gayant n'a jamais oublié le Tour de France 1987

A la veille du départ du Tour de France, la commune de Ham et la Communauté de Communes ont eu une excellente idée : inviter Martial Gayant afin qu'il évoque sa brillante carrière. L'ancien champion de France de cyclo-cross et surtout porteur du maillot jaune dans le Tour de France 1987, était venu quasiment en voisin à Ham.

Les organisateurs nous avaient invité et demandé d'animer ce débat qui a duré plus de deux heures. Deux heures durant lesquelles Martial est revenu sur sa carrière depuis ses débuts jusqu'à aujourd'hui où à 52 ans, il est un des directeurs sportifs de la FdJ avec les frères Madiot.

C'est la raison pour laquelle Martial n'est pas sur le Tour de France ayant été par contre sur celles du Giro où il a pu diriger Nacer Bouhanni, auteur de trois succès d'étapes.

Le coureur de Chauny n'était pas forcément le plus doué lorsqu'il était gamin et il n'a vraiment explosé que l'année de ses 18 ans lorsqu'il avait accumulé les victoires chez les juniors.

Il fut alors remarqué par Cyrille Guimard qui l'enrôla dans une équipe dont le leader était Bernard Hinault et avec un équipier qui lui aussi entrait dans la carrière Laurent Fignon.

C'est bien sûr le Tour de France 1987 qui lui a valu l'essentiel de sa gloire.

Quatorze années avant lui, un autre Axonien José Catieau avait lui aussi porté le maillot jaune. Ce maillot jaune, Martial est allé le chercher dans une étape qui menait le peloton à Chaumeil. Son équipe était détentrice du maillot jaune avec Charly Mottet. L'étape était longue d'environ 250km et Martial Gayant eut la bonne idée de se retrouver dans une échappée qui devait aller jusqu'au bout.

Sur la fin, Gayant attaquait et terminait seul. Il avait annulé les dix minutes de retard qu'il avait au départ.

« Ce fut alors comme dans un nuage » a rappelé Martial qui a ensuite dû satisfaire à de nombreuses obligations. Ce maillot lui fut remis par Madame Chirac en présence de son mari.

Quand il revint à l'hôtel pour manger, tous ses équipiers avaient quitté la table. Martial se retrouvait seul.

La solitude du vainqueur prenait alors toute sa valeur.

Le lendemain, Martial ne s'est pas comporté comme un leader. « Je suis allé chercher les bidons comme un équipier que j'étais resté. Il m'est arrivé d'attaquer. Je me suis fait engueuler par de nombreux coureurs qui ne comprenaient pas mon attitude ».

Par la suite, c'est dans le Tour 1991 qu'il fut victime d'une grave chute ce qui devait accélérer le processus devant le conduire à mettre un terme à sa carrière. Il venait d‘avoir 30 ans et du jour au lendemain, il n'était plus coureur.

Après s'être rendu au Pôle Emploi, dans l'espoir d'une reconversion, le coureur de Chauny est finalement resté dans le milieu cycliste en devenant le directeur sportif du Team Saleine-Aisne (une saison) puis du VC Saint-Quentin (six années) qu'il emmena vers le titre de champion de France. « Mais avec Saint-Quentin, j'avais fait le tour » reconnaissait Martial.

Il accepta alors de rejoindre les frères Madiot à la FdJ et une belle complicité les unit.

A Ham, Martial Gayant a développé toute la stratégie ayant précédé le récent championnat de France qui a vu Arnaud Demare l'emporter devant son équipier Nacer Bouhanni.

C'est lui Martial qui a, durant une demi-heure, expliqué aux coureurs de l'équipe comment devait se dérouler ce championnat de France et surtout les consignes qu'ils devaient suivre (ils étaient 24).

Martial Gayant a rappelé que « tous ensemble, on est plus fort ». Et de lancer un appel auprès des hommes politiques que s'ils décidaient tous de s'unir, « nul doute que la France serait encore plus forte. »

A Ham, Martial Gayant est venu présenter le livre écrit par notre confrère champenois Jean Pierre Prault « Martial GAYANT, l'art de rester jaune » avec une préface de Bernard Hinault.

La carrière de Martial est retracée avec de nombreuses photos. Mais les spectateurs de Ham qui étaient présents vendredi soir ont pu avoir connaissance de détails assez intimes de la vie de Martial.

A commencer par celui du prénom. « Mais pourquoi mes parents ont décidé de m'appeler Martial » ?

Martial a aussi souligné que gamin, il avait de gros problèmes d'élocution et que surtout, il ne se considérait pas comme un beau garçon puisque les filles ne voulaient pas de lui. Autant de complexes que progressivement avec du courage, de la ténacité, la présence de son premier directeur sportif Jo Lamant, il a pu surmonter. Vraiment, ces deux heures nous ont permis de découvrir le Martial Gayant intime que nous aimons infiniment.

Lionel HERBET



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