Cyclisme : interview de Jean-François Pescheux
Dans un précédent article, nous avons retracé la véritable histoire du Tour de Picardie depuis son origine juste après la guerre jusqu'à aujourd'hui et qui est organisé par ASO.
Pour des raisons financières surtout mais pas seulement, le Tour de Picardie ne devrait plus exister en 2015 puisque la convention qui lie ASO (Amaury Sport Organisation) et la Région de Picardie prend fin en décembre 2014.
Mercredi dernier 16 avril, Jean-François PESCHEUX qui se trouvait sur la Côte Picarde mais qui officie aussi dans le Tour de France, nous a accordé un entretien exclusif.
Jean-François, la Picardie reste encore aujourd'hui, une belle terre de cyclisme ?
En effet. La Picardie est une belle région et il y a vraiment de quoi organiser de belles épreuves. Pour ce qui concerne le Tour de Picardie, nous sommes parvenus à faire en sorte qu'il a toute sa place au calendrier international. Chaque année, nous avons un beau plateau.
Quant à la Côte Picarde, c'est une épreuve qui permet de découvrir ceux qui seront les champions de demain. C'est vraiment son objectif. Ainsi, je viens de m'apercevoir que DEGENKOLB a fini sur le podium voici quelques années. Aujourd'hui, c'est un des meilleurs au monde.
Au fait, le Tour de Picardie est-il d'ores et déjà condamné ?
Le Tour de Picardie se doit de perdurer même si le contrat avec ASO se termine en décembre 2014 puisque notre convention prendra fin.
Il faut savoir qu'ASO ne souhaite pas poursuivre cette association avec la Région en raison des charges de plus en plus importantes.
Nous sommes une société d'organisateurs privée et professionnelle.
ASO ne peut pas se permettre de perdre de l'argent.
Aujourd'hui, nous sommes dans l'optique de trouver une solution avec la Région, le Comité régional de cyclisme pour essayer de mettre en place une structure capable de reprendre ce qu'ASO a fait depuis plusieurs années, avec des bénévoles et des clubs locaux.
Il y a un gain important à faire qui permettrait ainsi de réaliser des économies. Cette structure comprendrait quatre ou cinq personnes dans l'évènementiel pour s'occuper des finances. Le budget est d'environ 400.000 euros. Il faut ensuite trouver des gens pour démarcher les partenaires, définir le parcours. Je suis certain que dans chaque département, existent deux ou trois personnes en mesure de tracer les parcours. Ce serait une bonne opération mais il faut que tout le monde du cyclisme soit réuni ».
Jean-François PESCHEUX fait donc appel aux bonnes volontés, aux principaux dirigeants qui ne sont pas toujours sur la même longueur d'onde. En un mot, il faut une véritable unité et c'est la seule chance de survie. Tout en soulignant que le cyclisme étant devenu universel, le Tour de Picardie est concurrencé par le Tour de Californie, une course en Asie.
Lionel HERBET
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