Faire du sport sans consulter un médecin
Mais quelle mouche a piqué Madame la Ministre des Sports Valérie FOURNEYRON ?
Voilà qu'elle met à terre une vieille idée qui voulait qu'avant de pratiquer un sport, quel qu'il soit, il fallait passer une visite médicale.
Dans la plupart des cas, un licencié doit absolument satisfaire à une visite médicale afin de recevoir sa licence par la Fédération ou la Ligue concernée.
Par exemple, pour recevoir sa licence, un joueur de football doit consulter son médecin qui va l'ausculter, même rapidement, et devra remplir ensuite quatre conditions : indiquer le nom du patient, apposer son cachet médical, ajouter la date et surtout signer.
Faute de quoi, la demande de licence sera refusée par les services de la Ligue de Picardie.
Celle-ci va même plus loin, en exigeant que le joueur devra aussi signaler qu'il a pris connaissance d'un article concernant l'assurance qu'aura pris ou non le joueur.
Depuis l'affaire GAMAIN, ce joueur devenu infirme à la suite d‘un malheureux accident lors d'un match dans la Somme au début des années 2 000, la Ligue de Picardie mais aussi la Fédération Française de Football, sont terriblement méfiants.
C'est qu'en sport, le risque zéro n'existe pas.
Il y a évidement le risque de blessure qu'elle soit musculaire ou à la suite d‘un coup.
Mais ce qui arrive surtout en sport, que ce soit en compétition ou à l'entrainement, c'est la crise cardiaque qui est évidemment imprévisible. C'est ce qu'on appelle généralement la mort subite. Elle peut survenir lorsqu'un sportif a satisfait à un examen médical mais elle peut aussi survenir dans le cas d'une non consultation car le sportif ignore complètement si son cœur est suffisamment solide.
Prenons un autre exemple : celui des courses pédestres de grand fond. Il en existe des milliers en France. Avant de prendre le départ, chaque concurrent doit présenter à l'organisateur un certificat médical l'autorisant justement à participer. Si à l'avenir, chacun pourra courir sans certificat médical, nous aurons certes plus de participants. Et si par malheur, un concurrent est touché par une attaque cardiaque, qui sera responsable ? L'organisateur ? Le Ministère des Sports ? Partant du principe que les assurances n'ont pas l'habitude de payer les frais surtout si le licencié n'est pas assuré.
La proposition de Madame FOURNEYRON est d ‘autant plus surprenante qu'elle est émane d'un médecin et qu'elle connait parfaitement les dangers qui existent en compétition. Osons espérer qu'il s'agit d‘une idée qui relève avant tout de l'utopie.
Lionel HERBET
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