Portrait : Dominique Renaud, l'humaniste du sport

Dominique RENAUD vient d'être réélu pour la quatrième fois au CROS de Picardie. Peu avant, lors de l'assemblée générale de l'Association des Médaillés Sportifs, il a été désigné comme 2e vice-président au niveau national après avoir été réélu en tant que président des Médaillés de la Somme.

Dominique RENAUD a un sport qui lui colle à la peau : le ballon au poing auquel il s'est adonné jusqu'à l'âge de 52 ans. Mais quand on parcourt cette interview, on s'aperçoit qu'il a en réalité plusieurs cordes à son arc et qu'il a été pratiquant dans des sports aussi différents que le tennis ou le rugby et dirigeant dans des compétitions automobiles, côtoyant par exemple Thierry SABINE.

Faisons ainsi plus ample connaissance avec ce dirigeant exceptionnel

Dominique RENAUD, vous avez été réélu dans un fauteuil en tant que Président départemental de l'Association des Médaillés sportifs. Dans la foulée, vous venez d'être élu au plan national. Pouvez-nous nous préciser quelles fonctions vous allez occuper ?

Michel CHAIGNE de Charente Poitou élu sur proposition de l‘instance dirigeante lors de l'AG des Médaillés Sportifs a souhaité que je l'épaule en acceptant obtenir ma désignation en qualité de 1er vice- président délégué, plus particulièrement chargé des relations avec le Ministère de la négociation des contrats d'objectifs, de la commission juridique et de celle de la surveillance et du respect des statuts et des règlements.

Au fait, quel est le rôle exact de l'Association des Médaillés Sportifs ?

L'Association a pour but de promouvoir le sport et le bénévolat.
De regrouper toutes les personnes titulaires d'une distinction officielle décernée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports et les personnes reconnues et honorées par la fédération
De maintenir et de développer entre elles des liens de solidarité et d'amitié
D'organiser l'entraide et l'assistance, principalement en faveur des licenciés ainsi que d'accompagner les sportifs dans leur reconversion
De faire pratiquer le sport au plus grand nombre, de susciter un bénévolat au service des sports dans l'esprit le plus large, le plus ouvert, de participer à la promotion des qualités physique et morales constituant le fondement des activités sportives.
D'intervenir auprès des pouvoirs publics et des organismes sportifs, socio-éducatifs et des mouvements d'éducation populaire pour appuyer toute action et tout projet en faveur de la Jeunesse
De soutenir toute action pour la valorisation du bénévolat menée dans les mouvements associatifs de la jeunesse et des sports.


Il semble en effet que son action ne soit pas très influente si ce n'est de tenir une assemblée générale chaque année ?

Peut-être est-elle trop méconnue mais à l'échelon départemental et régional elle est directement et totalement impliquée dans le collationnement des dossiers, leur présentation, les discussions au sein des commissions d'attribution afin que les bénévoles soient honorés par l'attribution de distinctions d'Etat.
Au niveau départemental, nous avons à coeur de proposer une remise officielle de ces distinctions en collaboration très étroite avec le Conseil Général et les représentants de l'Etat. De par cette collaboration, l'AG des Médaillés sportifs devient moins austère et un évènement annuel nourri de convivialité, amitié et solidarité.
Je fais une confidence : je rêve que notre comité soit le nouvel artisan en collaboration avec les instances départementales concernées d'un retour à une véritable cérémonie de reconnaissance et de récompense du sport de masse toutes disciplines reconnues et agréées ainsi que les mouvements associatifs se préoccupant de la jeunesse et de l'éducation populaire.


Avant d'intégrer les Médaillés sportifs, vous avez été un dirigeant influent dans le ballon au poing. Combien de temps ?

J'ai passé 28 ans dans le ballon au poing en tant que dirigeant : 18 ans en tant que président de la Fédération française, 6 ans en tant que secrétaire général et 4 ans en tant que président-délégué de la Fédération.

Pouvez nous nous rappeler votre parcours sportif ?

J'ai d'abord pratiqué le handball en championnat de Picardie des lycées.
J'ai ensuite joué au rugby en tant que demi d'ouverture au Lille UC en championnat des Flandres Universitaire.
J'ai également joué au tennis.
J'ai joué ensuite et surtout au ballon au poing dès l'âge de douze ans et ce jusqu'à 52 ans.
J'ai été licencié à l'ASA Picardie et commissaire de route lors de courses de côtes et de rallyes régionaux (Montmarquet, Jeanne d'Arc, le Touquet, Picardie).
J'ai également été commissaire de piste aux 24 Heures du Mans auto.
J'ai participé à l'organisation des premières Rondes des Sables de Fort Mahon chargé des pointages, classements et résultats. Je me souviens également avoir été aux côtés de Thierry SABINE lors des entraînements sur la Côte Picarde et la Côte d'Opale avant le premier Paris-Dakar.
J'ai également organisé des rallyes promenades moto entre la banlieue amiénois et la Côte Picarde par des chemins de terre.


Vous allez figurer au sein du CROS de Picardie. Quel rôle pensez-vous tenir et dans quelle commission aimeriez- vous siéger ?

Je présume que le président Eric MOREL va me demander d'assumer à nouveau la fonction de trésorier. Ce sera mon 4e mandat.

Que pensez vous de la disparition du CREPS et pensez vous que tout a été fait, en Picardie, pour lutter contre cette décision qui vient de Paris ?

La disparition du CREPS constitue un très mauvais coup porté à la reconnaissance de l'existence dans notre région d'un véritable réservoir d'athlètes de haut niveau et de la capacité de l'ensemble du mouvement sportif de pouvoir les aider dans leur préparation physique et morale pour les compétitions de très haut niveau, leur intégration, leur devenir.
De plus, c'est une nouvelle démonstration de a faculté qu'ont les décideurs de gaspiller l'argent public.
Un CREPS si récemment ouvert et si vite fermé et certains vont nous affirmer que c'est pour mieux économiser à l'avenir. Mais quel avenir ?
Malheureusement, le Picard est fataliste et il courbe trop vite l'échine.
Nous aurions pu espérer pour défendre ce Capital régional un consensus politique et un front commun de tous les partis politiques, de tous les parlementaires de notre région associés à un plus grand nombre de Ligues qui ont le plus besoin des services d'un CREPS.
Les ravages de notre société de plus en plus égoïste, de moins en moins solidaires, sont à nouveau constatés.
Les marchandages politiques ont probablement contribué à amoindrir la contestation et on est en droit de se demander si un grand nombre de Ligues de Picardie, trouvent intérêt et utilité d'un CREPS régional et de plus installé à Amiens.
Autre débat qu'ouvre justement le rapport BALLADUR.


Dans un monde égoïste, tel que celui dans lequel nous vivons, pensez vous que les bénévoles aient encore de l'avenir ?

D'abord, je pense que le bénévolat ne peut s'exercer dans l'égoïsme. Il faut donc continuer le combat pour que le bénévolat l'emporte et c'est bien la principale mission du mouvement MJS avec la défense de l'éthique. Si on ne croit pas au nécessaire avenir du bénévolat, je suis persuadé que notre société se « cassera la figure » et que les êtres humains finiront par s'auto détruire.

Rêvez-vous d'un monde meilleur dans le sport où disparaitraient dopage, violence, magouilles ?

C'est le paradis que vous voulez m'offrir en rêve. L'humaniste que je suis et qui souhaite le rester jusqu'à mon dernier souffle essaiera de continuer à dénoncer et combattre ces gangrènes pour ne pas avoir le cauchemar de devoir visiter l'enfer.

Propos recueillis par Lionel HERBET



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