Rencontre avec Bernard ROOS, le promoteur de Johann DUHAUPAS

L'échéance se rapproche et ce vendredi, veille de combat, le président Philippe HERPRECK et son épouse règlent les derniers détails de cette réunion dont on peut affirmer qu'elle sera exceptionnelle.

Par exemple, un contrôle anti-dopage aura lieu et il faut trouver une salle pour que les deux boxeurs Johann DUHAUPAS et le Finlandais Jarno ROSBERG puissent satisfaire tranquillement à cette formalité.

Côté public, il est acquis que la salle sera comble et que 99% voire 100% des spectateurs n'auront d'yeux que pour l'enfant du pays.

Johann DUHAUPAS s'est préparé comme jamais avant un combat. Ne revenons pas sur son séjour en Russie et son entrainement avec le challenger du grand KLITSCHKO, POVETKIN. Ce dernier s'est du reste incliné récemment pour le titre suprême européen des poids lourds.

Pour revenir à ce choc entre DUHAUPAS et ROSBERG, il faut savoir que le vainqueur ne sera pas automatiquement désigné par l' E B U comme challenger du titre européen.

En boxe, il y a des impératifs qui font qu'un tel combat n'est pas aussi simple à organiser. Il faut beaucoup d'argent, si possible une bonne chaine de télé et un promoteur. Justement depuis quelques temps, Johann DUHAUPAS possède ce promoteur. Soit un homme qui gère sa carrière non pas en l'entrainant (c'est le rôle de Bruno VAILLANT et Daniel LORCY) mais en lui trouvant des opportunités.

Justement, cet homme, nous l'avons rencontré ce vendredi à Abbeville, à l'hôtel Mercure. Il est plutôt discret, ne fait pas de bruit mais il est reconnu dans les milieux de la boxe.

Banquier suisse, Bernard ROOS a décidé d'aider DUHAUPAS.

Ce promoteur connait bien notre région picarde.
Voici quelques années, il a travaillé avec Pascal CORDIER et il a aidé la carrière de Cyril THOMAS qui fut champion d'Europe.
Bernard ROOS connait la boxe sur le bout des ongles et notamment le règlement.

Or ce samedi, le combat est géré non plus par la Fédération française mais par l' EBU. Avec quelques changements par exemple et notamment ces trois knock down dans une même reprise.

Au niveau national, l'arbitre va arrêter le combat. Tel n'est pas systématiquement le cas avec l'EBU.
« En effet, la règle des trois knock down n'existe pas, indique Bernard ROOS. Cela veut dire qu'un boxeur peut être compté trois fois dans la même reprise et le combat continuera. Sauf si l'arbitre estime que ce boxeur n'est plus apte physiquement à continuer.
« Je vais vous donner un exemple : récemment pour le championnat du monde des poids lourds WBA, le Russe POVETKIN est allé sept fois au tapis au cours du 7e round mais sans pour autant être en véritable danger sur le plan physique. Son intégrité n'était pas en danger. Il a pu continuer car à chaque fois, il s'agissait plus de poussettes que de coups.
« Tactiquement, le boxeur qui met un genou au sol peut récupérer quelques secondes. Vous savez, un boxeur a le droit de réfléchir.
« Deuxième cas, celui du boxeur qui perd son protège-dents. L'EBU oblige l'arbitre à arrêter immédiatement le combat et il va dans son coin afin de demander le deuxième protège-dents.
« Si le combat vient à être arrêté avant la fin du 4e round, suite à une blessure provoquée par un coup non intentionnel, la décision serait alors la suivante : no- contest. »

Bernard ROOS nous rappelle que ce combat entre DUHAUPAS et ROSBERG est vacant puisque TOWERS l'a abandonné.
Pour autant, une décision doit- elle être prise ? Pas forcément puisqu'au bout des 12 rounds, un match nul peut être décrété.
« Toutefois, les officiels reçoivent des recommandations, con clut Bernard ROOS. On leur demande d'essayer d'éviter qu'un nul ait lieu. Par contre, un nouveau championnat d'Europe pourrait avoir lieu mais pas forcément avec les mêmes boxeurs. C'est toute l'ambiguïté de la boxe. C'est l'E B U qui décide après des discussions entre les uns et les autres »

Il n'est donc pas certain que le vainqueur samedi soir sera certain d'être challenger du titre. Il sera classé dans les cinq premiers. Espérons néanmoins que Johann DUHAUPAS saura faire la différence avant la fin du 12e round.

Les officiels ce samedi à Abbeville :
Arbitre M. Daniel VAN DE WIELE (Belgique)
Juges : Massiano Montonini (Italie), José-Antonio Lazaro Carraso (Espagne), Jan Christiensen (Danemark).
Superviseur : Jean-Pierre BECQUELIN.

Lionel HERBET