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Entre mouvement sportif et élus locaux, les offices municipaux des sports cherchent leur place
Les offices municipaux des sports, ces associations de concertation et de réflexion sur le développement de la pratique du sport à l'échelon local, assurent on le sait des fonctions multiples : fédération et représentation de tous les acteurs locaux liés au sport, lien entre les clubs et la municipalité, recueil des besoins sur le territoire, participation à la réflexion sur les équipements, propositions en matière de répartition des subventions, promotion de manifestations sportives, édition de supports d'information, implication dans la dimension sportive des projets éducatifs locaux…
Il y a vingt ans, en 1992, lors de son congrès de Marseille, la Fédération nationale des offices municipaux des sports (Fnoms) mettait déjà en place un modèle de fonctionnement qui confortait ce rôle original. Un modèle qui s'appuyait sur l'idée d'une nécessaire indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques et sportifs, d'un pluralisme dans la composition de l'office, d'une diversité des lieux et des modes de pratique des activités physiques et sportives (APS) et d'une ouverture à toutes les pratiques sportives : sport de masse, sport-loisir, compétition, etc.
Vingt ans plus tard, à l'occasion de son 34e congrès, qui s'est tenu du 17 au 19 mai à Albi, la Fnoms s'est demandé si ce modèle baptisé "IPO" pour "indépendant, pluraliste et ouvert" correspondait toujours aux projets de territoire dont elle entend être "un acteur essentiel". La fédération constate en effet que le contexte de la pratique des APS a changé. Au niveau local tout d'abord, avec le développement des services municipaux des sports "qui peuvent parfois fausser la perception du rôle des offices en matière d'organisation et d'animation territorial du sport". Avec l'apparition d'autres structures de concertation "revendiquant un rôle actif dans l'organisation sur le terrain de la démocratie participative" (commissions extramunicipales, etc.). Avec, enfin, le développement de l'intercommunalité et, le cas échéant, sa prise de compétence dans le domaine du sport.
Une indépendance à reconquérir
Les discussions des congressistes d'Albi ont entre autres porté sur l'indépendance des offices. Pour conclure que celle-ci était souvent mise à mal par la réalité de leur fonctionnement. Qu'il s'agisse de leur financement assuré par les collectivités – avec un impact évident sur les actions susceptibles d'être organisées par les offices - ou de la présence des élus parmi les postes à responsabilité de l'office, cette indépendance n'est que relative. Pour la reconquérir, la Fnoms avance des pistes. Tout d'abord, elle souhaite réinterroger la place des élus. Si ces derniers constituent "des partenaires incontournables et privilégiés", doivent-ils pour autant être membres de droit des offices ou membres invités ? La Fnoms préconise également la signature de contrats d'objectifs "qui précisent les droits et devoirs des offices dans la promotion des APS à l'échelle du territoire" et s'appuient sur la compétence et l'expertise de terrain des offices.
Pour promouvoir leurs savoir-faire et diffuser leurs bonnes pratiques, les offices municipaux des sports comptent également sur les ressources du niveau national incarnées par la Fnoms. "L'affirmation et la promotion de ces compétences deviennent indispensables pour obtenir la reconnaissance et la confiance de nos partenaires politiques et sportifs. Elles permettront également de mieux mettre en avant notre complémentarité par rapport à des structures existantes", explique la Fnoms dans la synthèse de ses travaux.
Diversifier les financements, élargir les pratiques
Cette indépendance passerait également par une diversification des modes de financement. Ceci, en multipliant les partenaires, tant publics que privés, dans le cadre d'actions ciblant des publics diversifiés : sport-santé, développement de la pratique chez les handicapés, les femmes, etc.
Les offices municipaux des sports entendent aussi décliner les deux autres piliers de leur triptyque IPO : le pluralisme et l'ouverture. Le pluralisme, "en intégrant toutes les pratiques, de l'école aux sports de haut niveau, y compris leurs représentants". L'ouverture, à travers "les nouvelles pratiques physiques et sportives et notamment la pratique diffuse et non encadrée". C'est à cette triple condition que les offices municipaux des sports estiment pouvoir conforter leur place et jouer le rôle qu'ils se sont assigné : celui de "conseil et d'aide à la décision auprès des collectivités pour que le sport soit intégré au sein d'un projet global de développement", comme l'a souligné à Albi le président de la Fnoms, Jean-François Boëdec.
Jean Damien Lesay
Localtis.info
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