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Karim Achour, sportif du mois d'octobre 2015

Europe, le voilà ! Après avoir remporté plus que possible (huit fois consécutivement, c'est un record) le titre de champion de France, Karim Achour est devenu champion de l'Union européenne des poids moyens, dernière marche avant le Graal continental que représente le titre de champion d'Europe. Qu'il convoite évidemment déjà. Voilà ses futurs adversaires prévenus ; du haut de son 1m75, le Picard de 28 ans continue de progresser à l'image de sa maturité affichée samedi contre un Moëz Fhima sur la pente descendante à 34 ans.

Ainsi, loin de son inégale prestation de février chez ce même Fhima, à Louvroil, sanctionnée d'un nul, Achour a parfaitement géré son affaire. Tout d'abord en réussissant une bonne entame face au Franco-Tunisien encouragé par de nombreux et bruyants supporters. Puis en accélérant le moment venu jusqu'à pousser le Nordiste d'adoption à l'abandon.

Accrocheur, Moëz Fhima semblait pourtant devoir résister. Notamment au vu d'un deuxième round où son crochet droit avait trouvé le « quasi » Compiégnois (résidant à Cambronne-les-Ribécourt, Achour a débuté à Thourotte où il s'entraîne souvent). De quoi troubler l'entourage du futur vainqueur, dont Giovanni Boggia qui connaît trop son sujet pour crier victoire avant l'heure : « A aucun moment, je ne me suis dit que c'était gagné. D'ailleurs, deux rounds avant l'issue, lorsque Karim m'a dit que c'était fini pour Fhima, j'ai pété un câble (sic) ! ».

De fait, Achour savait très bien où il allait : « Je n'ai pas eu le moindre doute. Même au début. Car s'il faisait quelques séries, il tapait souvent dans les gants. Et je sentais bien que plus ça avançait, plus il s'accrochait. J'ai donc vite su qu'il allait flancher. » D'ailleurs, à l'appel des reprises, rapidement Fhima se fit attendre. Clairement, le boxeur du BC Louvroil grignotait de précieuses secondes pour sa récupération. Inversement, Karim Achour était prêt au centre du ring, gaillard, motivé pour en finir. « Mais Giovanni me disait de prendre mon temps. » Or, depuis un cinquième round nettement à l'avantage du pugiliste oisien, « Fhima n'en voulait plus », selon Achour.

La reprise suivante, la sixième, fut également délicate pour le Nordiste, alors que le Picard, lui, glissait dans la septième, donnant la fausse impression d'une furtive faiblesse. Avant de repartir de l'avant. Fort de sa condition physique optimale, il usait son rival de multiples impacts. Gauches, droites, uppercuts, crochets… Karim Achour explosait Moëz Fhima. Lequel, asphyxié, mettait un genou à terre, pas même touché d'un coup spécifique.

Une fois compté, le Franco-Tunisien allait jusqu'à tenter « le coup du protège-dents », artifice consistant à faire choir volontairement sa protection pour gagner du temps. Pas dupe, l'arbitre lui infligeait un avertissement. C'en était fini. Dans le 10e round, Fhima abrégeait le débat…

« J'étais prêt à 200 %, je savais qu'il ne tiendrait pas mon rythme », pouvait jubiler Karim Achour, sur la brèche depuis trois mois dans l'optique de cette ceinture européenne qui lui va si bien. « Le travail a payé », concluait sobrement Boggia, au cœur d'un vestiaire en fête et devant l'œil d'une caméra. Celle de Télé-Berbère, venu fêter ce champion Franco-Algérien dont le talent, la disponibilité et la simplicité enorgueillissent toute la Picardie.

Source : site internet du Courrier Picard



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