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Cyril Viennot, sportif du mois de juin 2015

Le Beauvaisien Cyril Viennot, unique représentant français au championnat du monde de triathlon longue distance, a remporté le titre en Suède !

Sur son site internet www.cyril-viennot.com, il revient sur ce titre :

Ca y est. Ca me fait encore bizarre de le dire, mais samedi dernier je suis devenu champion du monde de triathlon longue distance. (ITU) Alors ok, c'était mon objectif cette année, mais au regard de la start list et des courses que j'avais réalisées en début d'année, ce n'était pas gagné d'avance !
Est-il besoin de préciser que c'est une immense satisfaction ?... Retour chronologique sur ce week-end incroyable. Attention, c'est un peu long à lire...

Arrivé mercredi soir après un voyage sans encombre, nous (Pierre Houseaux, en charge du LD, et Jean Romain Gautier, kiné) prenons tranquillement nos quartiers à Motala. Notre logement est à un peu moins de 4km du site, mais notre hôte a mis des vélos (de compétition!) à notre disposition, et là-bas il y a des pistes cyclables partout...

Le premier matin, une reconnaissance du parcours vélo est organisée, encadrée par un club local. Nous effectuons donc les 40km (à faire trois fois le jour de la course) en mode cyclotouriste ! C'est très roulant, et il y a pas mal de vent. Très Très franchement, s'ils m'avaient demandé quel type de parcours j'aurais voulu pour ce championnat du monde, je leur aurais répondu « celui-là, c'est parfait ! »

Les jours d'avant course, la température est fraîche (environ 12 degrés le matin et 16/17 l'après-midi) et il y a pas mal de vent, mais pas de pluie contrairement à ce qu'annonçait la météo. Si bien qu'au briefing on nous annonce qu'il n'y a quasiment aucune chance que l'on ait 4km de natation le samedi. Le scénario s'oriente, d'après les relevés effectués les deux matins précédents, vers une distance de 1,5 ou 2 km. Bon, pour moi c'est tout bénef, même si je m'étais préparé à nager 4km.

La veille de la course, la natation à 1,5km est quasiment actée, à moins de gros changements de température. Et donc le départ est décalé à 9h25 samedi matin. Plutôt cool quand on est habitué aux départs à 6 ou 7h sur Ironman !

Le jour J, le stress est à son comble. Après quelques mètres en crawl pour s'habituer à l'eau froide, le départ est donné comme convenu la veille, pour 1,5km de natation. Je ne parviens pas à partir très vite, et me retrouve vite « enfermé ». Je remonterai petit à petit tout au long du parcours, mais on m'annonce 1'52 de retard en sortie d'eau. Pas top, mais pas le temps de douter. La course est encore longue...

Ronnie Schildknecht est juste devant moi. Je me câle sur son rythme, à distance plus que règlementaire. De toute façon, on doit laisser 12m entre deux vélos, et le vent souffle de ¾, donc l'aide n'est que psychologique. Aujourd'hui l'effort sera solitaire en vélo. Je reste quasiment 40min derrière lui, on remonte pas mal de monde, et les noms « connus » commencent à défiler. Je prends le relais, et à la fin du 1er tour, on a perdu du temps sur Jensen (20s) et très peu repris sur un petit groupe de 4 juste derrière lui.
Dans la seule bosse du parcours, Ronnie perd une cinquantaine de mètres sur moi. J'en profite alors pour appuyer un peu plus, et à partir de là mon destin est entre mes mains... Ou mes jambes plutôt. Enfin non, pas entre mes jambes, dans mes jambes. Enfin bon on s'est compris !

Je roule un peu plus fort dans le second tour, le paysage défile vite, je suis de mieux en mieux, et j'ai hâte d'avoir les écarts. Je croise Jensen, il m'a repris du terrain. Mais le 2, 3 et 4e ne sont plus qu'à 40s ! J'appuye encore un peu plus et au 90e je suis derrière eux.
Choix cornélien : rester derrière et attendre la course à pied ? Ou essayer de partir, au risque de me griller ? Je reste en 5e position quelques kilomètres, mais le rythme ne me paraît pas très élevé ? Mon choix est fait. Je passe mes illustres compères (Gambles ; Wild ; Amberger) sans me poser de questions. Mais pour les dissuader de suivre, je me mets un peu dans le rouge... Je me retourne au bout de quelques kilomètres, et c'est bon, ils ont lâché ! A partir de là je donne le maximum car je sais que la fin des parcours est souvent décicive sur longue distance.

Arrivé à la transition, on m'annonce 4min sur Jensen. Je sais que j'ai roulé très fort et je me dis que vu le temps qu'il m'a pris, il doit avoir quand même un peu mal aux cannes ! Je pars sur un bon rythme, un peu grisé par la situation (mettre une mine en vélo à des athlètes de renom, partir 2e aux championnats du Monde, difficile de rester insensible) et aussi parce que stratégiquement je peux difficilement faire autrement.Si je veux gagner, je dois résister au retour de mes poursuivants, et leur montrer dans le premier tour qu'ils vont avoir du mal à revenir. Et je dois aussi insinuer le doute chez Jensen.

Les premiers écarts que me donnent Pierre et Jean-Romain sont encourageants. C'est la première fois, depuis que je fais du long, que je cours avec le GPS, et cela me permet de voir si je ralentis ou non... J'avale le 1er 10km en 36'24, et je reprends déjà 2min au passage à Jensen.
La tactique est bonne, mais le cerveau ne fait pas tout ! Je commence à fatiguer, et je reprends de moins en moins rapidement des secondes sur la tête de course. Cela dit je n'ai quasiment rien perdu sur mes poursuivants, et je commence à y croire sérieusement.
A la fin du 2e tour je n'ai pas trop ralenti. (37' le 2e 10km) mais je n'ai repris « que » 1'10. J'ai le premier en point de mire et ça me redonne un coup de fouet. Je le double un peu avant le 24e km. Il me tape dans le dos, me félicite... Waouh, moi je suis dans le dur et je voulais juste le passer sans rien montrer, mais là il m'a surpris ! Je continue mon chemin « l'air de rien » après l'avoir moi aussi salué, mais je sens que je craque un peu. C'est dur, ça fait mal, mais la victoire donne des ailes il paraît !
A 4km de l'arrivée, j'ai encore 1'30 d'avance sur le 3e, qui est désormais Joe Skipper (récemment 2e à l'Ironman Texas, un « P4000 » quand même)et je sais que sauf claquage, crampe, ou spectateur qui me fait un croche pattes, je vais gagner. Mais que c'est dur ! J'ai mal absolument partout, et la dernière ligne droite est une délivrance.

J'en profite, je prends mon temps les 200 dernier mètres, mais en prenant soin de jeter un œil derrière moi ! Enfin ; ça y est, c'est fait.

Enfin.
Lors des stages, et de certaines séances , j'avais l'impression d'avoir progressé. Je me sentais parfois vraiment bien et j'attendais impatiemment que ça paye en compétition. Alors même si je n'avais pas fait de grosses perfs, j'ai continué à croire en mes chances, et à suivre les plans d'entraînement (parfois difficiles) de Patrick Bringer. Et une fois de plus, ça a payé le jour où il le fallait. Alors je n'aurai ajouté qu'une ligne à mon palmarès depuis Janvier, mais quelle ligne ! Je peux le dire, ça valait le coup. Merci... (remercier son bourreau, faut vraiment aimer ça!)

Et bien évidemment, je tiens aussi à remercier tous mes partenaires, sans qui rien ne serait possible ; mais aussi la FFTri, qui me soutient et me permet de vivre ma passion sereinement ; et encore toutes les personnes qui ont contribué à ma progression.
Mention spéciale pour le club de Beauvais, et certains de ses membres, sans qui je n'aurais tout simplement jamais pris une licence pro en 2011...

Non, ne commencez pas à vous dire que je suis en train d'écrire mon épitaphe ! Mais il y a quelques années je n'aurais tellement pas cru que je serai un jour capable de gagner des titres comme celui-là...



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