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Histoire : 8 mars 1912, mort du premier boxeur après un combat en France
Depuis que la boxe existe, c'est-à-dire depuis plus d'un siècle et demi, on a déploré des accidents mortels. Il est difficile d'effectuer un vrai recensement mais on estime qu'au moins, un petit millier de pugilistes sont morts soit directement sur le ring, soit après qu'ils aient été transportés à l'hôpital le plus proche.
Au début des années 60, les plus hautes autorités dans le monde à commencer par le Vatican, avaient souhaité interdire la pratique de ce sport jugé comme « un crime absurde, crime gratuit, crime qui déshonore notre civilisation » L'Observatore Romano », l'organe de presse du Vatican, ajoutait même « que la boxe professionnelle, telle qu'elle était pratiquée actuellement, est un sport objectivement immoral ».
En 1963, le Miroir des Sports, journal exclusivement sportif, classé plutôt à gauche, édite un remarquable dossier sur « Le Dossier Noir de la Boxe ».
Le rédacteur en chef de ce mensuel est Roland Passevant, une des grandes signatures de l'époque. Mais un journaliste qui se démarquait de ses confrères des autres journaux parisiens à commencer par l'Equipe.
A plusieurs reprises depuis cinquante ans, nous avons relu ce magazine fort bien documenté et à notre connaissance, jamais il n'a été imité.
Nous allons aujourd'hui, revenir sur ce qui aura été le premier accident mortel survenu sur un ring français.
Cela se passait exactement le 8 mars 1912 sur le ring de l'Elysée Montmartre à Paris.
Le Français Raphaël Belli, la future victime, se mesurait alors à l'Anglais Arthur Evernden.
Le journaliste de Miroir Sprint pose alors la question : est-ce que cette mort a eu des conséquences et est-ce qu'elle a engendré un scandale ?
Pas du tout mais quand même, elle devait remuer les milieux pugilistiques.
Toutefois, le scandale, si scandale il y eut, fut rapidement étouffé.
Il est vrai qu'en cette année 1912, la boxe anglaise n'a pas encore pris sa véritable dimension même si par ailleurs, le jeune Georges Carpentier, commence à s'illustrer sur les rings français et européens.
Dans le journal « Le Monde Illustré » on voit une photo avec les deux boxeurs avant le combat, en garde. Le journal écrit dans la légende : « Raphaël Belli, mort à la suite du match avec son adversaire Evernden ».
Dans le journal Le Matin du 10 mars 1912, on y lit : « Le jeune boxeur Raphaël Belli mis ko par l'Anglais Everndern, est mort à l'hôpital Lariboisière où il avait été transporté ». C'est un violent coup au cœur qui a motivé le ko de Belli qui accusa le coup mais resta debout sur le ring. C'est alors qu'avant de s'écrouler, Belli reçut un double crochet gauche-droit qui le mit, cette fois, définitivement ko.
Une autopsie de Belli eut lieu ensuite et elle a prouvé que l'infortuné boxeur français avait succombé à une hémorragie cérébrale tandis que conformément à la loi, l'Anglais Everndern fut envoyé au Dépôt avant d'être libéré le lendemain.
Pourtant, la mort de Belli va coïncider avec le vrai démarrage de la popularité de ce sport qui va connaitre avec Georges Carpentier, de beaux jours. En effet, quelques jours avant la mort de Belli, sur un ring dressé à Monte Carlo, Georges Carpentier devient champion d'Europe en battant par ko au 2e round Jim Sullivan.
Georges Carpentier est le premier boxeur français qui devient champion d'Europe des poids moyens et bien évidemment, cette victoire éclipse un peu la mort de Belli.
Mieux, le Préfet de Police M. Lépine embauche Georges Carpentier afin qu'il donne des leçons de boxe aux agents de police, afin qu'ils puissent lutter avec les malfaiteurs.
Lionel HERBET
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