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Histoire : Le football à Amiens pendant la guerre 14-18

Alors que de nombreux reportages télévisés ou parus dans la presse écrite sont consacrés à la guerre 14-18 et qu'on s'apprête à célébrer comme il se doit le centenaire, nous avons pensé utile de rappeler que le football a quand même été pratiqué durant cette période. A Amiens, le grand club s'appelait Amiens Athlétic Club. Il a été également touché par la perte de joueurs ou dirigeants.

Cette première guerre mondiale a vu surtout la diminution des compétitions sportives mais le football continuait de se pratiquer à Amiens.

Amiens est envahi le 31 août 1914 mais le 11 septembre, les troupes françaises reprennent position de la ville. Le football va reprendre son activité en novembre mais au sein des équipes, à commencer l'Amiens AC. On note le départ de plusieurs joueurs appelés à aller combattre sur les champs de bataille.

Ainsi, si des clubs vont disparaître complètement, au contraire l'Amiens AC va maintenir son activité jusqu'en 1918.

Le club possède trois équipes et en l'absence de joueurs ou éducateurs enrôlés par l'armée française, le président le docteur MOULONGUET s'occupe de trouver un nouveau terrain puisque celui de la rue Henry-Daussy a été bombardé.

Des appels sont régulièrement lancés aux jeunes afin qu'ils rejoignent le club. « Pour l'après guerre, il nous faut encore des hommes sains et vigoureux, en un mot des sportifs. »

A l'AAC on considère que le football est d'abord une école d'endurance, de courage et de tactique. L'esprit sportif ne diffère pas tellement de l'esprit guerrier
Toutefois, l'AAC est touché avec le départ à la guerre de la classe 17 en janvier 1916. En avril 1917, l'équipe première comporte sept joueurs appartenant aux classes 18, 19, 20. Ils sont donc âgés entre 16 et 18 ans.

Chaque année, ils sont nombreux les jeunes du club à partir à la guerre. A cette période, la vie sportive est quasiment inexistante à Amiens.

Pendant la saison 1917-1918, l'AAC éprouve de grosses difficultés à créer une deuxième équipe. En mars 1918, la vie sportive amiénoise commence à refaire surface mais en mars, une nouvelle offensive allemande fait que la ville est évacuée en subissant le feu des canons et des bombardements.

Durant la guerre, il est quasiment impossible pour une équipe comme l'AAC de quitter la ville et de rencontrer des formations extérieures.

Alors pour jouer et rester en forme, les équipes amiénoises dont l'AAC disputent des rencontres amicales face à des formations régimentaires britanniques.
Ainsi, le 19 septembre 1915, un match oppose les infirmiers anglais de l'hôpital de la Sainte Famille à une formation ayant en son sein les meilleurs éléments de l'AAC. Mais ces matches amicaux n'ont rien d'amical et les joueurs anglais ont l'habitude de se servir de leurs poings. Ainsi en novembre 1915, des officiers français qui sont sur la touche, doivent intervenir pour calmer les joueurs anglais qui se montrent très violents.

Le Journal d'Amiens pose alors la question : « Pourquoi l'AAC s'entête à jouer contre des sportmen incorrects ».

Durant ces quatre années, il est arrivé que les équipes de l'AAC soient également appelées à disputer des rencontres de fraternité. Il s'agit de recueillir des fonds pour aider les soldats qui sont dans les tranchées.

En décembre 1914, l'AAC dispute un match contre une sélection des meilleurs éléments des formations amiénoises et ce en présence du sénateur-maire d'Amiens. La somme de 600 francs est recueillie.

Les 23 et 24 avril 1916, l'AAC et le Stade Amiénois participent aux journées du Poilu Sportif organisées par la revue Sporting.

Durant la guerre, le football sera donc la seule activité digne de ce nom mais il est vrai aussi que la presse locale lui accorde beaucoup de crédit. Il y avait en effet deux journaux : le Journal d'Amiens et le Progrès de la Somme. Ces journaux publient le courrier de soldats au front qui sollicitent des ballons afin de pratiquer le football dans les tranchées. Durant ces quatre années de guerre, le football a été plus une distraction qu'un sport. Il a permis à de nombreux Amiénois d'oublier le temps d'un match, la guerre et ses souffrances. En 1918, Amiens est quasiment une ville détruite mais dès octobre de cette année, de nombreux jeunes décident de reformer l'Amiens Athlétic Club. Il faudra toutefois attendre septembre 1919 pour revoir une vie sportive à Amiens avec une vingtaine d'équipes qui s'entrainent dans la ville.

Durant ces quatre années, l'AAC a perdu plusieurs éléments au front notamment. Notamment Robert PETIT tué dans la bataille de la Marne le 6 septembre 1914 à la tête de ses hommes.

Henri-Frédéric PETIT qui sera le premier président de l'AAC est blessé et mutilé de guerre. Plus tard, il sera maire de Grandvilliers (Oise).

Le 13 décembre 1931, a été inauguré le Monument aux Morts qui existe toujours au stade Moulonguet. Ce jour-là, le Docteur MOULONGUET a rendu un hommage à tous les morts de la Grande Guerre qu'il « a salué respectueusement ». Ce monument fut donc inauguré dix ans après qu'une plaque de marbre ait été apposée à l'entrée du stade.

Lionel HERBET

Sources :
Football en Picardie
Naissance et Essor du football à Amiens
Les Grands Noms de l'Amiens SC



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